Le management des personnes

Histoire du management

Le managementLe management est un vocable un peu fourre-tout dans lequel chacun met ce qui lui convient. Essayons d’y voir un peu plus clair au milieu de tous ces concepts. Il est question de gouvernance, de pilotage, de motivation, de performance où tout se mélange assez facilement. Les notions que nous associons au management sont nées avec des personnages tels que Henri Fayol, Frederick Taylor ou Henry Ford. C’était l’époque charnière où une production au sens corporatiste cédait le pas à l’industrialisation. Les grandes fonctions de l’entreprise se sont structurées et font l’objet d’un consensus quasi généralisé aujourd’hui. Ainsi nous retrouvons les fonctions commerciales, de production ou financières parmi bien d’autres. Les objectifs productivistes ont vite identifié des fonctions de pilotage stratégiques, opérationnelles ou financières. Plus récemment nous avons pu assister au pilotage de projet. Ce petit retour en arrière nous permet de remarquer que ces notions sont intimement liées à l’organisation et au pilotage. Ces sujets sont de nos jours des activités gérées en tant que telles. Le management s’est progressivement préoccupé des questions de motivation et d’adhésion des individus. Plus récemment encore est apparue la question de l’intégration des salariés. Nous pouvons constater que ces questions de motivation, d’adhésion et d’intégration des salariés concernent absolument toutes les fonctions de l’entreprise. Ceci relève d’une science humaine qui, il faut bien l’avouer, n’en est à ce jour qu’à ses premiers balbutiements. Nous sommes encore trop souvent confrontés à des modes de management peu respectueux de l’humain. La première conséquence directe concerne les nouvelles maladies professionnelles que nous connaissons sous le nom de troubles psycho sociaux. La seconde conséquence conduit à une improductivité notable des organisations qui se répercute directement sur la performance économique des entreprises.

Un management de transition.

Chacun peut se poser la question de savoir ce qu’est un bon manager. Quelles sont les caractéristiques d’un management vertueux? Pour avoir questionné nombre de salariés dans ce sens, il faut avouer que les réponses sont très décevantes. Celle qui revient le plus souvent est en lien avec l’article “Le cadre et son temps : cherchez le singe (1974)” de William Oncken qui, pour résumer ce que la majorité des lecteurs semble avoir retenu, disait qu’il fallait redistribuer toute son activité aux autres. Bien entendu la qualité de l’étude de William Oncken était très riche mais une fois de plus, les interprétations faites par le plus grand nombre, ont totalement dénaturé le message initial. Ceci nous donne une idée de la conception actuelle du management.

Des courants de pensée sont toujours en vigueur et font l’objet de formations en management particulièrement édifiantes basées sur :

  • Le management dit participatif (rebaptisé « donner du sens à l’action » depuis).
  • Faire l’effet miroir pour ne jamais avoir à résoudre un problème.
  • Le « team building » destiné à renforcer l’esprit d’équipe alors que le management par objectifs exacerbe les rivalités tout au long de l’année.

Pour qu’une relation managériale soit réussie, il est indispensable de reconsidérer le lien de dominant à subordonné qui perdure dans la continuité d’une longue tradition.

J’en profite pour donner les moyens à chacun de rééquilibrer la relation avec son manager dans une logique constructive dont tout le monde sort gagnant.

Le management moderne.

Finalement que devrait être le bon management ? Nous avons la chance de disposer de 14 recommandations émises par W.E. Deming à l’attention des dirigeants. Ces 14 recommandations constituent le fondement d’un management moderne et efficace.

Les 14 points de Deming.

Ces recommandations s’adressent aux dirigeants.

  1. Gardez le cap de votre mission en améliorant constamment les produits et les services. Le but d’une entreprise est de devenir compétitive, d’attirer des clients et de donner du travail.
  2. Adoptez la nouvelle philosophie. Nous sommes dans un nouvel âge économique. Les dirigeants occidentaux doivent s’informer de leurs nouvelles responsabilités et conduire le changement.
  3. Faites en sorte que la qualité des produits ne demande qu’un minimum de contrôles et de vérifications. Intégrez la qualité au produit dès la conception.
  4. Abandonnez la règle des achats au plus bas prix. Cherchez plutôt à réduire le coût total. Réduisez au minimum le nombre de fournisseurs par article, en établissant avec eux des relations à long terme de loyauté et de confiance.
  5. Améliorez constamment tous les processus de planification, de production et de service, ce qui entraînera une réduction des coûts.
  6. Instituez une formation professionnelle permanente.
  7. Instituez le leadership, nouvelle manière pour chacun d’exercer son autorité. Le but du leadership est d’aider les hommes et les machines à mieux travailler. Révisez la façon de commander.
  8. Chassez la peur, afin que tout le monde puisse contribuer au succès de l’entreprise.
  9. Détruisez les barrières entre les services. Le travail dans un esprit d’équipe évitera que des problèmes apparaissent au cours de l’élaboration et de l’utilisation des produits.
  10. Supprimez les exhortations et les formules qui demandent aux employés d’atteindre le zéro défaut pour augmenter la productivité. Elles ne font que créer des situations conflictuelles.
  11. Supprimez les quotas de production, ainsi que toutes les formes de management par objectifs. Ces méthodes seront remplacées par le leadership.
  12. Supprimez les obstacles qui empêchent les employés, les ingénieurs et les cadres d’être fiers de leur travail, ce qui implique l’abolition du salaire au mérite et du management par objectifs.
  13. Instituez un programme énergique d’éducation et d’amélioration personnelle.
  14. Mobilisez tout le personnel de l’entreprise pour accomplir la transformation.

Il est facile d’identifier les valeurs sur lesquelles devra se baser le management d’entreprise :

  • La confiance.
  • La responsabilité.
  • La délégation.
  • La reconnaissance.
  • L’approche factuelle.
  • La communication.
  • La compétence.

Nous avons déjà mentionné sur le site que :

« moi, salarié, cadre ou dirigeant de l’entreprise, je veux gagner de l’argent et m’investir dans la performance et la réussite de l’entreprise aussi longtemps que celle-ci me légitimera et me reconnaîtra pour mon investissement »

Chaque individu est naturellement prêt à s’investir totalement à deux conditions :

  • Le respect des conditions du contrat de travail avec une rémunération en rapport avec la valeur produite.
  • La reconnaissance du travail et des compétences. Celle-ci se traduit par le statut social offert et par le rang que l’on occupe dans la hiérarchie.

Quelle évolution pour le management?

Les nombreuses réflexions qui ont eu lieu depuis des décennies, n’ont pas conduit à une évolution significative du management depuis la Taylorisation du travail, basée sur une hiérarchie qui perdure.

Tout le monde est parfaitement conscient que le succès d’une entreprise dépend aujourd’hui, en grande partie, de sa capacité d’adaptation et de son agilité. Mais une structure pyramidale est au contraire un système qui maintient son propre point d’équilibre, qui veut toujours retrouver sa stabilité.

Un phénomène nommé la “digitalisation”, que ce soit de l’économie, de l’activité ou du management, exerce aujourd’hui une forte influence sur les modes de management. A titre d’exemple, le manager qui exerçait son autorité par la rétention d’information, (ce qui représente l’expression la plus stupide du management, soit dit en passant,) voit ses subordonnés disposer de circuits d’information rapides et efficaces qui n’ont aucune raison de suivre la ligne managériale. Ceci est l’un des des exemples parmi bien d’autres, des conséquences de la “digitalisation” sur le management.

Les nouveaux modes de management sont donc à inventer.

Une première approche d’un nouveau management est née dans les start-up qui, dans leur expansion, ne voulaient pas perdre tous les avantages et la souplesse liées à leur structure initiale. Cette approche se nomme l’holacratie et l’une de ses caractéristiques principales est l’élimination presque totale de la chaîne managériale.

L’holacratie se base sur un modèle d’interaction entre les “cellules” de l’entreprise qui fonctionnerait comme un organisme biologique.

Bien que nul ne puisse, aujourd’hui, se prononcer sur son avenir, cette approche peut néanmoins se révéler très prometteuse, car elle ne fait que copier le vivant, alors que depuis la révolution industrielle, le management a toujours été conçu selon une approche mécaniste.

Bibliographie

Manager son manager

Les clés insoupçonnées pour gérer votre relation avec votre manager

Avec ce livre vous allez apprendre comment réagir lorsque votre manager vous fait un reproche, que vous entrez en situation de stress et que vous devez gérer beaucoup d’émotions comme la déception, la colère ou la frustration.

Vous apprendrez les règles d’or qui vous permettront de rester maitre de vous en toute circonstance pour, au final, en tirer un avantage énorme: les situations tendues finiront toujours par tourner à votre avantages et votre professionnalisme sera largement reconnu.

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